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«Women’s March»: la manifestation a du plomb dans l’aile
Pour montrer leur désaccord envers la politique de Donald Trump, des milliers de femmes étaient descendues dans la rue en janvier 2017. Toutes les villes américaines participaient alors au mouvement: au total, 3 millions de personnes avaient manifesté. Beaucoup d’entre elles portaient, en signe de ralliement, un «pussy hat» ou un symbole de couleur rose. En 2018, la marche a une nouvelle fois réuni féministes et anti-Trump. Mais cette année, rien ne s’est passé comme prévu.
Des propos antisémites non-condamnés
Plusieurs associations prenaient habituellement par au mouvement «Women’s March», lui donnant ainsi davantage de force et de visibilité. En 2019, plus d’une centaine d’entre elles ne se sont pas jointes à la manifestation. La raison? Les liens d’une des trois co-fondatrices de la marche avec Nation of Islam, un groupuscule antisémite et homophobe. Chicago et La Nouvelle-Orléans ont même décidé d’annuler totalement les rassemblements qui étaient prévus le 19 janvier 2019.
«Women’s March»: des manifestations géantes pour dire «stop» à Donald Trump
Pour continuer la lutte pour les droits des femmes, une seconde association a vu le jour, «March On». Et dans plusieurs villes, les deux rassemblements ont eu lieu simultanément. Mais le mouvement reste bien moins important qu’il y a un an ou deux, comme le souligne «Huffington Post»:
Tamika Mallory et ses relations ambiguës
Depuis décembre 2018 et les révélations du «New York Times», la Women’s March semblait compromise. On apprenait alors que Tamika Mallory, l’une des fondatrices, avait assisté à un discours de Louis Farrakhan, leader de Nation of Islam. Ce dernier avait notamment affirmé:
Comme le note «Slate», «associer la haine des juifs à la transphobie et l’homophobie est l’une des spécialités de Farrakhan». Dieudonné et Alain Soral n’ont jamais caché leur inspiration pour celui qui n’a pas hésité à qualifier Hitler de «grand homme».
Un article paru dans «Tablet» a également précipité la chute de la «Women’s March» et la désinscription massive des sponsors, associations et politiques. Le média révélait que plusieurs organisatrices avaient tenu des propos antisémites lors d’une réunion. Invitée par ABC à venir donner son point de vue le 14 janvier 2019, Tamika Mallory a assombri le tableau. Elle a déclaré «ne pas être d’accord avec de nombreuses déclarations de M. Farrakhan». Lorsque la journaliste lui a demandé si elle condamnait ces dernières, la jeune femme s’est contentée de répéter qu’elle n’était «pas d’accord». Tamika Mallory avait également posté une photo de Farrakhan et elle sur Instagram en 2017. La légende?
© Instagram tamikadmallory
Beaucoup de politiciennes attendues ont finalement décliné l’invitation, invoquant des conflits d’agenda. Les sénatrices Elizabeth Warren et Kamal Harris, deux démocrates potentiellement candidates à l’élection présidentielle de 2020, étaient absentes. Kirsten Gillibrand, qui a officiellement annoncé sa candidature, a défilé dans l’Iowa, insistant bien sur le fait que la manifestation avait été instaurée par une branche locale indépendante du comité national. Alexandria Ocasio-Cortez a, quant à elle, prononcé un vibrant discours à New York, rappelant que le féminisme était l’affaire de tous. En signe d'unité, elle s'est exprimée à deux reprises, dans le cadre de «March On» et de «Women’s March»:
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