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Autrice, écrivaine, professeure... L'Académie française brise un tabou (et il était temps!)
C’est qui?
L’Académie française, fondée en 1635 par le cardinal de Richelieu, est l’immuable gardienne de la langue de Molière, dont elle défend les règles avec acrimonie, souvent, et jusqu’à l’absurde, parfois. La non-féminisation des noms, obsession des Immortels, alimente ainsi une querelle ouverte depuis trente ans. De réputation rétrograde et sexiste, l’Académie (4 femmes pour 31 hommes) n’est pas connue pour sa souplesse en matière d’usage du français, donc. Peu importent les évolutions de la société et celle de la place des femmes. L’ambassadrice est l’épouse de l’ambassadeur, parce qu’on n’en nommait pas… au XIXe siècle!
Pourquoi on en parle?
Pas de révolution donc, mais un pas en avant pour consentir à des formes telles qu’autrice, écrivaine ou professeure, que les Immortels considéraient comme du barbarisme jusque-là. Aucune liste exhaustive n’est fournie et les Immortels, sans se mouiller, renvoient «à l’usage».
L'orthographe est-elle un truc de vieux?
Qu’est-ce que les autres en disent?
En France, on peut donc utiliser autrice ou écrivaine, même si certains butent sur le vaine… Christine Angot, par exemple, se clame définitivement écrivain (même si on entend aussi le vain). La linguiste Marie Treps, quant à elle, qualifiait autrice de «mocheton», dans l’émission de télé «La grande librairie», fin 2018, avant d’ajouter que plus elle le répéterait, plus elle s’y habituerait: «Ce sont des mots qui ne sont pas nouveaux, mais transformés, et dont l’œil et l’oreille doivent être contents.»
Les mots qui ont fait débat
La linguiste Maria Candea a confié au magazine «L'Express» que certains académiciens n'aimaient pas doctoresse parce que ça rimait avec fesse ou étaient opposés à rectrice car cela évoquait rectal.