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«Je ne suis pas un homme facile»: quand le cinéma inverse le sexisme

Vincent elbaz je ne suis pas homme facile

Gommage, épilation, fitness… la beauté est désormais une histoire d’hommes tandis que les femmes occupent les plus hautes fonctions de la société. «Bienvenue à Matriarcat».

© Netflix

Après le succès du court-métrage «Majorité opprimée» (aux 2 millions de vues) qui présentait un monde dans lequel les hommes étaient traités comme les femmes et inversement, sa réalisatrice, Eléonore Pourriat, a imaginé «Je ne suis pas un homme facile». Premier film français labellisé Netflix Original, le long-métrage inverse le sexisme dans une utopie où les mecs souffrent de masculisme.

Damien (joué à la perfection par Vincent Elbaz), un quadra dragueur et misogyne, se retrouve plongé dans un univers matriarcal après avoir percuté un poteau. Comme victime d’une terrible gueule de bois, le héros se réveille à quelques pas du cimetière «Mère Lachaise», et vit désormais dans un quotidien où ses testicules lui compriment le jean, où les femmes le tourmentent de façon insidieuse et s’attendent à ce qu’il s’épile le torse (ben oui, c’est bien plus flatteur, lorsqu’on travaille en mini-short dans le bureau de la patronne!)

Reflet d’un quotidien féminin et universalité des thématiques

Avec un tel sujet trop peu exploré au cinéma, on aurait pu croire à l’exercice «casse-gueule»: la réalisatrice réussit toutefois le test avec brio. «Je ne suis pas un homme facile» va bien plus loin que le cultissime «Ce que veulent les femmes», il propose une lecture sociale via un miroir déformant, destinée à ceux qui ne veulent pas voir les inégalités hommes-femmes, ou qui les occultent pour overdose de #balancetonporc.

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Et ça marche! Au fil des minutes, on s’indigne pour cet homme qui subit des outrages, qui est victime de sexisme ordinaire, de harcèlement de rue, ou qui est jugé sur son physique… comme l’on jugerait un morceau de viande en boucherie. Que la femme qui n’a jamais vécu l’un de ces exemples lève la main!

L’inversion des valeurs hommes-femmes, poussée à son paroxysme, offre aux spectateurs réflexions et introspections façon «Inception». Faux seins portés par les «masculistes» pour aller protester contre la suprématie féminine, revendication des «hommes de famille» qui souhaitent plus d’égalité (notamment dans les tâches ménagères) ou encore crainte de perdre leur travail pendant leur congé paternité, Eléonore Pourriat tire son fil d’Ariane jusqu’aux plus petits détails. Quand elle nous rappelle les aberrations que l’on «exige» des femmes telles que l’injonction à sourire ou à se montrer 24/24 disponible… on en a presque la nausée!

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Le petit bémol de «Je ne suis pas un homme facile»? Sa vision peut-être trop catégorique, trop misandrique, pour le coup. Par ailleurs, la prestation de Marie-Sophie Ferdane (Alexandra Lamour dans le film, la femme dont Damien tombe amoureux), est troublante de noirceur. Cette perversE narcissique donne froid dans le dos.

Ainsi, entre les gloussements (on a adoré le «Tes poils, je peux pas, ça me bloque!», le «Madame la présidente» ou encore «Monsieur Bovary») et quelques grincements de dents, on ne cesse de chercher le regard de l’homme assis à côté de nous, pour lui souffler «tu comprends un peu plus ma réalité, maintenant?»

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